Voici la réponse de notre député Vincent Keller, à la réponse du Conseil d’État concernant son interpellation sur le supplément fiscal 24H, faisant la propagande pour RIE3

 

Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les Conseillers d’Etat,
Chers collègues,
Je remercie le Conseil d’Etat pour sa si longue, si circonstanciée et si longuement argumentée réponse à mon interpellation. Me voilà pris en flagrant délit de procès d’intention. Les « quelques ambiguïtés » relevées par le Conseil suisse de la presse dans le supplément fiscal de mars 2015 ne seraient que et uniquement de la responsabilité de 24 Heures et de son éditeur. Un coup de pouce fortuit et bienvenu pour le Conseil d’Etat qui a pu ainsi « donner le temps nécessaire à la formation de l’opinion des citoyennes et des citoyens ». Le Conseil d’Etat n’aurait donc jamais eu la volonté d’oublier l’argumentation des référendaires ?


On peut largement s’en convaincre en parcourant les pages spéciales RIE3 sur le site du canton (http://www.vd.ch/actualite/rie-iii/) dont le contenu rédactionnel n’est, à ma connaissance, pas de la responsabilité de 24 Heures ni de son éditeur. Aux côtés de splendides vidéos expliquant pourquoi il faudrait accepter la réforme RIE3, on trouve une Foire Aux Questions (FAQ) aussi fournie que la réponse à mon interpellation. Pensez donc, plus de 14’000 signes (espaces compris) passant en revue les causes de la réforme, le volet fiscal et le volet social. C’est juste 7 fois plus que les 2000 signes (espaces compris) généreusement offerts aux référendaires dans la brochure qui sera envoyée aux citoyennes et citoyens avant le 20 mars prochain. On y trouve même un moteur de recherche.
Alors certes, je ne m’attendais pas à trouver une réponse à « Quel est le volet du paquet attaqué par le référendum ? », « Qui soutient le référendum ? » ou encore « Quels sont les arguments des référendaires ». J’ai naïvement pensé trouver une réponse à « Pourquoi un référendum ? »… Rien de tout cela, pas une seule mention expliquant que le référendum ne concerne que le nouveau taux
d’imposition des entreprises. A la place, un plaidoyer aussi long qu’un discours de Fidel Castro et aussi orienté qu’un article de la Pravda. Le citoyen aurait mérité un peu plus d’objectivité.

Si on entre dans l’argumentaire du gouvernement affirmant que les « quelques ambiguïtés » relevées dans le supplément fiscal ne sont « que le fait de 24 heures et de son éditeur », le contenu du site web du Canton, lui, fait fi des 14’259 signataires du référendum. On peut choisir de s’abonner à 24
Heures, on ne choisi pas de payer ses impôts, même heureux, dans le Canton de Vaud. Par contre on peut choisir d’accepter le référendum en votation afin de soutenir le volet social du paquet Broulis-Maillard, et refuser de financer un nouveau cadeau aux grandes entreprises et voir ainsi les prestations de l’Etat devenir aussi peu épaisses qu’une réponse à l’interpellation d’un opposant.
Cela étant dit, bien que non satisfait sur le fond de la réponse immédiate écrite, je considère que le Conseil d’Etat a répondu à mon interpellation.
Le 9 février 2016, Vincent Keller, LGa