Par David Payot, Conseiller communal Lausanne
Le Conseil fédéral a pris position en février dernier sur l’initiative PLR «Pour la protection de la sphère privée». Il appelle à la rejeter, comme une protection inutile de la fraude fiscale, voire du blanchiment d’argent. Il faut dire que le PLR a une définition particulière de la sphère privée: il ne s’agit pas de garantir, par exemple, les syndicalistes contre les licenciements; il s’agit d’interdire en principe toute information au fisc de la part d’un tiers. Seul un juge pourrait lever le
secret en cas de «soupçon fondé».
Notons que le PLR Pascal Broulis dirige le Département des finances vaudois et ne se gêne pas pour traquer les emplois non déclarés. Le certificat de salaire est obligatoirement communiqué aux impôts par l’employeur; et si l’employé néglige de le déclarer, aussi minime soit-il, le fisc apporte une correction et inflige une pénalité. Pour le PLR, la sphère privée
reste visiblement un privilège réservé à certaines élites financières.