La culture «est une nourriture aussi indispensable à la vie que le pain et le vin… Le théâtre est donc au premier chef, un service public, tout comme le gaz, l’eau, l’électricité.»

Jean Vilar, fondateur en 1947 du Festival de théâtre d’Avignon

 

Le Parti Ouvrier et Populaire vaudois lutte en priorité pour l’amélioration des conditions matérielles des classes moyennes et des milieux modestes. Mais il ne se borne pas à cet objectif. Car si une situation matérielle décente est la condition nécessaire de l’épanouissement personnel, il faut à l’individu et à la société ce «supplément d’âme» qu’est la culture, sous toutes ses formes.

Dès ses origines en 1943, le POP a accordé une place importante à la culture. Il faut dire qu’à cette époque, la «bataille de la culture» a été une grande cause de tous les partis communistes d’Europe sortant la tête haute de la Résistance. Rappelons par exemple que plusieurs popistes ont joué un rôle éminent dans la fondation, en 1946, du Ciné-Club lausannois et de l’Ecole sociale de musique. Notre parti s’est attaché à la diffusion de la «grande culture» classique, qui ne doit pas être réservée aux élites bourgeoises. Son journal, la Voix Ouvrière, a publié en feuilletons des chefs-d’œuvre de la littérature comme Germinal de Zola ou 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne. La coopérative Connaître, proche du POP, a édité Balzac, Jack London, Gogol, etc. C’est aussi un popiste vaudois qui, sous le pseudonyme de Médaz, a fait paraître des articles remarquablement informés sur le jazz, les spirituals, le blues. Plus récemment, les députés popistes se sont battus avec succès pour un plus grand soutien public aux écoles de musique du canton et à leurs enseignant-e-s, ainsi que pour la création d’un théâtre pour enfants.

Aujourd’hui, Gauchebdo, l’hebdomadaire des sections romandes du Parti suisse du Travail/POP, consacre une place exceptionnellement importante aux expositions d’art ou d’histoire, aux festivals de musique, aux films récents, aux représentations théâtrales. En effet, le POP a toujours soutenu l’art dramatique, qu’il s’agisse du grand répertoire classique (Molière, Tchekhov, Ibsen…), ou des productions de jeunes troupes, en privilégiant le subventionnement des créations et des artistes locaux. Il s’est battu aussi pour un théâtre critique – comme Andorra de Max Frisch en 1963, qui remettait en question l’attitude de la Suisse pendant la guerre – alors que la droite se contentait trop souvent du théâtre de boulevard.

Il faut mentionner le fait que plusieurs artistes vaudois, comme Victor Desarzens à la tête de l’Orchestre de chambre de Lausanne, les écrivains Yves Velan, Michel Buenzod ou Gaston Cherpillod, la poétesse Mousse Boulanger,  ainsi que l’homme de théâtre André Steiger ont été membres du POP ou proches de celui-ci. Quant aux musées, notre parti se réjouit que leur ouverture gratuite un samedi par mois permette aux personnes de condition modeste et aux familles d’accéder ainsi à la peinture, à la photographie, aux sciences ou encore à l’histoire. Mais il juge cette mesure insuffisante ! Il faut faire davantage pour démocratiser la culture, toutes les cultures, sous leurs diverses formes, sans restriction. Qu’il s’agisse de la musique classique ou de la musique plus actuelle voire alternative, de la danse contemporaine, des fanfares et musiques populaires, des chansonniers locaux, des spectacles destinés aux enfants, et j’en passe. Sans oublier le Vivarium de Lausanne pour la survie duquel le POP a lancé une pétition. Mentionnons enfin l’«agenda gratos» que publie notre parti sur son blog : il répertorie de nombreux spectacles et événements culturels gratuits. Consultez-le, cela en vaut la peine !

Le POP estime que l’école peut et doit être un vecteur important de la culture. Elle a aussi pour vocation d’ouvrir les élèves de tous milieux et de toutes origines aux richesses des arts et des sciences. Pour qu’ils ne deviennent pas dépendants des stupides séries télévisées et des jeux vidéo remplis de violence, particulièrement nocifs.

Beaucoup de choses rapprochent l’animal et l’homme (seuls quelques pour cent de leur patrimoine générique les séparent). Il y a cependant entre eux une différence fondamentale qui caractérise l’humanité : c’est ce besoin d’élévation morale, esthétique et spirituelle que procure la culture.

 

Pierre Jeanneret