Le propos n’est pas de critiquer sans discernement les nouvelles technologies. Le propos est encore moins d’emboîter l’admiration béate de certains/es pour ces mêmes technologies. Il y a toujours des hommes et des femmes même au milieu de ces technologies. Les députés/ées vaudois, dans leur grande majorité, l’ont oublié en votant une nouvelle loi sur les taxis, loi que l’on peut désormais appeler « loi Uber ».
Le POP s’est battu pour que le métier de chauffeur de taxi, souvent exercé par des personnes de condition modeste, soit considéré comme un vrai métier nécessitant une formation professionnelle digne de ce nom : cadre légal, conduite écologique, topographie, transport de personnes en situation de handicap ou au comportement difficile auraient pu en être quelques éléments. Le Grand Conseil a refusé cette proposition de formation car Uber se moque éperdument du métier et des personnes qui l’exercent, mais n’est intéressé que par la taxe qu’il encaisse à chaque course. Uber 1 – Chauffeurs professionnels 0.
Le POP s’est aussi fortement engagé pour que les communes urbaines, là où il y a le plus de travail dans le domaine du transport, garde des prérogatives pour réglementer l’activité de tous les taxis en préservant les intérêts des chauffeurs professionnels. Le Grand Conseil n’en a pas voulu non plus. Le Conseiller d’Etat genevois Poggia a affirmé, il y a peu, qu’il fallait arrêter l’invasion barbare d’Uber. Les députés vaudois ne l’ont pas suivi. Les villes, notamment Lausanne et sa région, seront envahies en empêchant les vrais professionnels de gagner leur vie normalement. Uber 2 – Chauffeurs professionnels 0.
Uber s’est aussi distingué, dans notre canton, en Suisse et à l’étranger, de ne pas respecter les lois et règlements, se moquant, notamment, des autorités communales et cantonales de notre canton. Dans le projet du Conseil d’Etat, pas un franc n’est prévu pour le contrôle sur le terrain. Cela arrange bien Uber qui mène désormais 3-0.
Le modèle économique, illustré notamment par Uber, est un désastre social et économique : précarisation, promotion des petits boulots d’appoints, pas de garantie de l’emploi, possibilité de ne plus donner de courses à un chauffeur sous divers prétextes, sécurité sociale déplorable, fiscalité quasi inexistante en sont quelques exemples.
C’est ce modèle économique que le POP combat en affirmant que les travailleurs/euses doivent pouvoir vivre de leur métier et bénéficier de conditions sociales acceptables. L’intérêt des consommateurs n’est pas seulement de payer le moins possible mais, aussi, de contribuer à ce que ceux à qui ils demandent un service puissent en vivre dignement.
Uber et ses autres consoeurs continuent à marquer des buts !
Marc Vuilleumier – député POP au Grand Conseil vaudois / article paru dans le journal du POP “Résistance”