En avril 2017, la Caisse de Pension de la Ville de Lausanne (CPCL) a annoncé à ses assurés une modification du taux technique – autrement dit, une révision à la baisse de prévisions de rendements des placements de la caisse. De nature a priori technique, cette modification impacte toutefois le taux de couverture de la caisse. Le Conseil d’administration annonce donc une péjoration des conditions de retraite anticipée, qui ne sont toutefois pas précisées. Le Conseil d’administration promet des détails à fin 2017 – mais n’a pas communiqué à ce jour. Pour comparaison, l’A VS prévoit une réduction des rentes de 6.8% par année d’anticipation. Toutefois, le projet Prévoyance 2020 annonçait que la réduction serait de 4.1 à 3.5% par année d’anticipation, ceci en se basant sur l’espérance de vie plus longue, et donc sur la réduction subie durant plus d’années par les assuré.e.s optant pour une retraite anticipée
Le personnel communal qui prend sa retraite anticipée assume à ce jour une réduction de sa rente CPCL de1.5% par année d’anticipation. Comme il cotise moins longtemps, il voit aussi sa rente diminuée par rapport à la pension qu’il aurait à l’âge terme. Elément supplémentaire, l’âge terme est élevé à la Ville de Lausanne: il est de 65 ans pour les hommes comme pour les femmes. A titre de comparaison, la Caisse de Pension de l’Etat de Vaud fixe un âge terme à 63 ans – avec une augmentation à 65 ans soumise à consultation en septembre 201 TI. Cette péjoration est vivement combattue par le personnel de l’administration cantonale, qui s’oppose à un durcissement sans compensation des conditions de retraite. Pour les administrations affiliées à la Caisse intercommunale pensions, l’âge terme est de 63 ans et sera de 64 ans dès le 01.01.2019′.
En fonction de ce qui précède, il est possible de retenir deux points essentiels:
- le taux de réduction de la rente en cas d’anticipation représente une grande incertitude pour le personnel désireux de planifier sa retraite, et doit être mis en relation avec la durée de cotisation nécessaire pour avoir droit à une rente complète;
- suivant le taux de réduction adopté par le Conseil d’administration, la retraite anticipée sera financièrement peu intéressante pour le personnel communal, qui sera donc incité à prolonger son activité jusqu’à 65 ans. C’est particulièrement vrai pour les femmes, qui doivent prendre une rente anticipée si elles veulent bénéficier d’une pension de 2e pilier en même temps que leur rente A VS à l’âge ordinaire.
- la CPCL touthe, avec cette mesure d’économie, en grande partie les professions pénibles (construction, assainissement, bucherons .. . ) qui sont les plus susceptibles de partir à la retraite de manière anticipée.
Nous posons donc les questions suivantes à la Municipalité:
- Le taux de réduction en cas de retraite anticipée correspondra-t-il aux chiffres prévus pour l’AVS dans le cadre de Prévoyance 2020, et si non, pourquoi?
- De combien sera la rente en cas d’anticipation, comparée à celle qui aurait été obtenue à l’âge terme?
- Quel est l’âge moyen d’entrée à la retraite des employé.e.s de l’administration communale?
- Quelles mesures la Municipalité prévoit-elle pour permettre aux travailleurs. ses âgé.e.s de poursuivre leur activité à la Ville de Lausanne jusqu’à l’âge terme, respectivement pour faciliter la retraite anticipée?
- La Municipalité envisage-t-elle des alternatives à la baisse des prestations de retraite anticipée, par exemple en avançant l’âge terme de la retraite et l’âge d’entrée à la CPCL? Si non, pourquoi
- Cette mesure d’économie touche en grande partie les professions pénibles (construction, assainissement, police) qui sont les plus susceptibles de partir à la retraite de manière anticipée. Est-ce que la muni estime juste de faite porter le poids des mesures d’économies à ceux qui pratiquent des métiers pénibles? Quelles sont les mesures de compensation prévues?
Interpellation de Céline Misiego – Conseillère communale POP Lausanne