Le POP Vaud regrette que le Grand Conseil vienne de refuser la motion de notre députée Céline Misiego, qui demandait d’instaurer une contribution de crise pour l’année fiscale 2026. Une fois encore, la majorité de droite et du centre choisit de défendre les privilégié·es plutôt que l’intérêt général.
Ce que demandait la proposition de notre députée : « l’instauration d’une hausse d’impôts cantonaux sur la fortune unique pour l’année fiscale 2026 de 0,7%, et ce, uniquement pour la tranche fiscale de +1’000’000.- CHF. Les motionnaires demandent donc une modification de l’art. 59 de la Loi sur les impôts directs cantonaux (LI) tout en précisant le caractère provisoire de la hausse d’imposition pour l’année fiscale 2026. Pour les bénéficiaires du bouclier fiscal, il est proposé d’augmenter de 0,7% le taux prévu à l’article 8, alinéa 3, dernière phrase de la loi du 5 décembre 1956 sur les impôts communaux (LICom) (passage de 1% à 1,007%). »
Dans la période de crise actuelle, où le canton veut imposer un plan drastique d’austérité accompagné d’une ponction salariale pour son personnel, nous estimons que ce n’est ni au personnel de l’administration, ni à la population de devoir mettre la main à la poche, ni d’en payer le prix. Mais la droite et le centre, fidèles à leur logique, refusent de faire contribuer celles et ceux qui en ont pourtant les moyens. Ils et elles préfèrent s’en prendre aux salaires et aux prestations publiques plutôt qu’aux grandes fortunes.
Les solutions prônées par le Conseil d’État — dominé par la droite — consistent toujours à couper dans les budgets, à affaiblir les services publics et à faire peser le poids de la crise sur celles et ceux qui la subissent déjà. Plutôt que d’avoir le courage politique de chercher de nouvelles rentrées fiscales, la droite et le centre préfèrent préserver les intérêts des plus aisé·es.
Car la situation actuelle n’est pas une fatalité : elle est le résultat de baisses fiscales successives décidées par la droite, profitant toujours aux plus riches et plongeant les finances cantonales dans le rouge. À cela s’ajoute la mauvaise application du bouclier fiscal pendant 12 ans sous l’ère Broulis, faisant perdre au canton entre 40 et 80 millions par an selon le rapport Paychère — toujours au profit des plus fortuné·es.
Nous disons au contraire qu’il est temps de renflouer les caisses de l’État pour financer les prestations indispensables à la population et à la cohésion sociale. Il n’est pas exagéré de demander une contribution exceptionnelle pour l’année fiscale 2026 aux contribuables ayant un patrimoine supérieur à un million de francs — d’autant plus que leur fortune ne cesse de croître : de 2009 à 2021, les contribuables dépassant le million sont passé·es de 13’990 à 22’597 (+61,5 %). Les faits sont clairs : les riches n’ont jamais été aussi riches, et la droite n’a jamais été aussi prompte à les protéger.
Il nous semble donc parfaitement justifié que les plus aisé·es fassent leur part pour contribuer au bon fonctionnement du canton et à une juste répartition des richesses. En refusant cette motion, la droite et le centre ont une fois de plus démontré leur mépris du bien commun, préférant défendre les privilèges fiscaux d’une minorité plutôt que la justice sociale et la solidarité.

