Mesdames et Messieurs les membres de la Municipalité,
Nous nous permettons d’interpeller la Municipalité concernant la fermeture annoncée de l’imprimerie du Centre d’Impression Lausanne (CIL) à Bussigny, propriété du groupe Tamedia. Cette décision, qui entraîne le licenciement de 63 travailleurs, représente une véritable catastrophe sociale pour notre région. La fermeture prévue pour mars prochain ne laisse aucune alternative aux employés, dont beaucoup ont des années de service, et qui se retrouvent soudainement privés de perspectives d’avenir. Outre la perte de ces emplois, c’est également un savoir-faire unique qui disparaît, impactant non seulement les travailleurs mais aussi tout un secteur économique local.
Cette situation n’est malheureusement pas isolée. Ces dernières années, le district de l’Ouest lausannois a été frappé par une véritable saignée d’emplois industriels. Nous avons vu les fermetures et les luttes des travailleurs se multiplier : Rüegger à Crissier, Micarna à Ecublens, pour ne citer que quelques exemples récents. Nos industries sont pillées, délocalisées ou démantelées, et chaque fermeture laisse dans son sillage des familles sans ressources, des compétences perdues et un tissu économique local affaibli. Ces décisions, souvent prises par de grands groupes sans aucune considération pour leurs employés ou pour l’impact local, nous appellent à réagir.
Il est crucial que la puissance publique, à commencer par nos communes, s’engage activement dans la défense des emplois de notre région et de notre industrie. Les conséquences dramatiques de ces fermetures sont d’abord et avant tout locales : une hausse du chômage, une perte de revenus fiscaux pour les communes, et une dégradation du tissu social. Les communes ont donc un rôle central à jouer. Elles doivent intervenir pour empêcher ces pertes d’emplois, non seulement par solidarité avec les travailleurs touchés, mais aussi parce que leur propre avenir économique est en jeu. Il en va de l’intérêt public d’éviter cette désindustrialisation galopante et de soutenir une économie locale diversifiée.
Ainsi, nous enjoignons la Municipalité à peser de tout son poids dans cette affaire. Il est impératif que la Ville de Renens entre en contact avec Tamedia et se propose comme médiateur afin de faciliter les discussions pour la sauvegarde des emplois au CIL de Bussigny. Nous ne pouvons pas rester inactifs face à cette situation, et la Ville de Renens doit user de tous ses moyens pour faire pression et apporter des solutions. Nous demandons également à la Municipalité de coordonner ses efforts avec les autres communes du district de l’Ouest lausannois afin de constituer un front commun pour défendre nos emplois et nos industries. Seul un effort collectif pourra permettre de freiner cette érosion et de garantir un avenir plus serein à nos travailleurs et à notre économie. Cela nous amène donc à poser les questions suivantes à la Municipalité :
· Peut-elle entrer en contact avec Tamedia pour soutenir le principe d’un maintien de l’imprimerie à Bussigny et des emplois concernés ?
· Est-il possible de discuter avec les autres municipalités du district pour convenir d’une stratégie et position commune de défense des emplois et de l’industrie ?
· Le cas échéant, la Municipalité pourrait-elle faire œuvre de médiation ?
Nous vous remercions de votre attention et espèrons que vous saurez répondre à cette interpellation avec toute la détermination nécessaire pour défendre les intérêts de notre région.
Interpellation déposée par Silvio Torriani conseiller communal Fourmi Rouge -POP, au nom du groupe la Fourmi rouge et du PS Renens.