Le Conseil d’État vaudois a annoncé ce jour une batterie d’allégements fiscaux qui profiteront avant tout aux contribuables les plus aisé·es : c’est le cas en particulier de la baisse de 5% de l’impôt sur la fortune, qui fera gagner des milliers de francs à un petit cercle de multimillionnaires, ainsi que de la réduction de l’impôt sur les successions et donations. Les propriétaires d’entreprises sont également choyé·es par le Conseil d’État à majorité de droite, entre autres par une réduction de l’estimation fiscale des titres non cotés. Le Conseil d’État annonce certes en parallèle quelques mesures sociales, que nous soutenons, mais celles-ci sont d’une portée extrêmement limitées. Ainsi, l’augmentation des allocations familiales vantée par le gouvernement ne consiste en fait qu’en une indexation sur l’inflation enregistrée ces dernières années.
Les baisses fiscales cumulées mises en œuvre depuis le début de la législature entraîneront une perte annuelle de recettes de plus de 300 millions par an. Ce trou dans les caisses est d’autant plus problématique que, ces dernières années, le Canton a également été privé de la redistribution des bénéfices de la Banque nationale suisse, avec à la clé des pertes qui se chiffrent également en centaines de millions. L’avenir est donc lourd de menaces pour le service public et les prestations à la population, alors même que de nombreux secteurs sont déjà sous pression et en sous-effectif, à l’instar du parapublic social et sanitaire où les salaires sont très faibles et les conditions de travail éprouvantes. La nécessaire indexation des salaires, des rentes et des aides sociales est aussi menacée par ces baisses fiscales, de même que les investissements pour la réduction des émissions de CO2. Ensemble à gauche & POP s’opposera avec détermination à ces baisses d’impôt au Grand Conseil et, si nécessaire, se tiendra prêt, aux côtés d’autres forces politiques et syndicales, à lancer un référendum.