Le fait de ne pas savoir quoi faire est une étape sur le chemin de la connaissance. En se référant à l’approche du psychologue humaniste américain Carl Rogers, un enseignant (lors d’une formation que j’ai suivie) soulignait ainsi la position d’un jeune confronté à son avenir professionnel, lorsqu’il semble résister à se mettre en mouvement (dans le sens attendu de ses éducateur∙trice∙s).

Il s’agissait d’accepter l’état d’ambivalence, issu de sentiments contraires, confronté aux injonctions extérieures, qui conduit à l’immobilisme. En reconnaissant l’ambivalence comme une étape, on crée un espace entre intériorité et extériorité, sans que l’une doive s’effacer devant l’autre.

Explorer et identifier

Personnellement, j’essaie de les identifier en moi, et je cherche à l’extérieur les personnes et les lieux qui leur font écho. Au même titre que choisir son futur pour un jeune, oscillant entre le dedans et le dehors, nous avons besoin de tels espaces, où l’action consiste à donner la parole à l’ambivalence. Pour paraphraser le sociologue et philosophe allemand Hartmut Rosa, évitons de danser de plus en plus vite, simplement pour rester en place.

Texte de Karine Clerc paru dans le 24h