Le 20 mars prochain, le peuple vaudois élira ses représentants au Grand Conseil et au Conseil d’Etat. La fin d’une législature sonne généralement l’heure du bilan. Après cinq années d’exercice d’un Grand conseil à majorité de droite, et d’un Conseil d’Etat à majorité dite «de gauche», quels constats en tirer?

Alors que le peuple vaudois et les communes vaudoises subissaient directement les graves conséquences de la baisse de la fiscalité des entreprises par le biais de la RIE3 – soutenue activement par le PS qui réaffirmait une fois encore son accointance avec la bourgeoisie et le patronat – la réforme vaudoise constituait alors le fer de lance pour la RFFA, sœur jumelle de la RIE3 sur le plan fédéral cette fois. Le PS prétendait espérer que la RIE3 mette fin aux régimes spéciaux accordés aux multinationales? Il n’en est rien: les arrangements fiscaux entre les multinationales et le fisc vaudois sont toujours possibles, comme le montre l’affaire Monsanto qui a été exonéré d’impôts durant 10 ans et dont le Tribunal can- tonal a donné raison pour ce non-paiement.

Alors que les entreprises multinationales qui s’adonnent à des activités commerciales mortifères pour la planète et la biodiversité bénéficient d’absolument tous les droits, les petites gens subissent les pires des attaques frontales de la part d’une bourgeoisie cantonale qui compte à peine leur laisser des miettes: en effet, ce n’est qu’à une voix près que la motion du député popiste Marc Vuilleumier visant à résoudre des effets non désirés d’une modification de la fiscalité se répercutant sur les catégories les plus pauvres de la population (bénéficiaires des prestations complémentaires) a été acceptée par le Parlement vaudois.

Outre les enjeux fiscaux, la législature 2017- 2021 a bien évidemment été marquée par le déclenchement de la pandémie de COVID-19, dont la gestion de crise a été assumée dans le canton par la conseillère d’État socialiste Rebecca Ruiz. Si la plupart des prérogatives quant à la gestion sanitaire ont basculé vers le Conseil fédéral, il n’en reste pas moins que dès 2020, le personnel soignant du canton a connu une mise sous pression sans précédent. Hôpitaux surchargés, personnel fatigué, salaires stagnants: alors que Rebecca Ruiz faisait la sourde oreille face aux syndicats, le personnel soignant soutenu par les syndicats et partis de gauche, dont le POP, a manifesté toute sa colère dans les rues de Lausanne. Ceci, dans un contexte de démantèlement ambiant du service public: la droite manifeste clairement son ambition de privatisation du CHUV, alors que le PS se fait timide sur le dossier.

À la crise sanitaire et sociale s’ajoute évidemment la crise écologique, dont les manifestations sans précédent pour le climat n’ont pas fait sourciller le Parlement vaudois. Outre une révision de la Loi sur la taxe automobile, qui montre encore une fois que le seul instrument envisagé pour réduire l’empreinte carbone passe par l’augmentation de taxes, aucune mesure forte n’a été envisagée pour s’attaquer aux gros pollueurs (en premier lieu les grandes entreprises) et au train de vie des plus riches.

Combien de temps allons-nous encore assister au démantèlement du service public, à l’augmentation du chômage, à la pauvreté croissante, et à l’accélération du réchauffement climatique? Pour le POP, les élections ne sont pas un but en soi, mais une opportunité de s’engager pour une véritable transformation de la société. Jusqu’à présent, les mesures prises pour résoudre les crises actuelles sont imposées par le grand capital et ses représentants politiques, avec l’assentiment de la gauche bourgeoise. Bien évidemment, la lutte parlementaire ne résoudra pas les problèmes du capitalisme. Mais elle permet, avec une juste représentation de la gauche populaire et authentique, de mieux faire entendre les revendications des travailleurs et travailleuses, retraités, indépendants, étudiants, et agriculteurs. De plus, les décisions prises par le Grand Conseil touchent directement notre quotidien: travail, santé, assurances sociales, chômage, mobilité, éducation… Dans tous ces domaines, et dans bien d’autres, les choix décidés par nos élus ont une influence sur nos vies. Ceci est d’autant plus important que la composition du Grand conseil déterminera la politique menée pour cinq prochaines années dans notre canton.

C’est pour cette raison que nous appelons la population à voter pour une véritable transformation du politique, en votant les listes POP dans les districts du Nord-vaudois, Lausanne, Ouest-lausannois, Riviera Pays-d’Enhaut et Chablais. Sans relâche, nous nous battons pour une meilleure répartition des richesses, pour le maintien des services publics, pour un salaire minimum cantonal, pour un logement accessible pour tous, pour une agriculture forte, pour un système de santé public abordable et universel, et pour des transports publics gratuits dans l’ensemble du canton. Ensemble, remettons le canton de Vaud sur les rails du progrès social!

Article publié dans Résitance, journal du POP Vaud, par Anaïs Timofte, présidente du POP Vaud