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Après l’interpellation urgente de Mme Bettchart-Narbel, c’est le tour de M. Moscheni d’emmener une nouvelle proposition soi-disant en faveur des commerces. Celui-ci est toujours un débat intéressant qui polarise ce plénum, bien que nous souhaitions toutes et tous aider les commerces lausannois, notamment dans le contexte actuel de crise sanitaire (les mauvaises langues diront aussi en cette période pré-électorale, d’autant plus que M. Moscheni prévoit des mesures jusqu’ en mars 2021).
Un des problèmes de l’extension des horaires d’ouverture des commerces est qu’elle crée une concurrence déloyale en faveur des grosses enseignes, qui ont les moyens d’engager du personnel ou de contraindre leurs salariés à faire des heures supplémentaires, contre les petits commerces lesquels, à surface de vente égale, sont obligés d’employer plus de monde. Ces derniers, que vous prétendez défendre, sont donc victimes de ce genre d’initiative car pour être concurrentiels, ils doivent s’aligner aux premiers. Leur chiffre d’affaires ne va pas augmenter, mais s’étalera sur le reste de la semaine et leur salaire horaire, en conséquence, sera réduit.
Un autre problème est que lorsque l’on prolonge les horaires des commerces, ce sont le plus souvent les mêmes salariés qui y travaillent déjà la semaine et dont l’emploi constitue l’activité principale, qui sont contraints à faire des heures supplémentaires. Lorsque vous proposez d’étendre les horaires d’ouverture des commerces, vous devez vous questionner sur les conditions de travail des personnes qui assument ces charges supplémentaires. Alors soit cela ne vous préoccupe pas, soit vous n’y avez pas pensé, ce qui ne serait pas étonnant, compte tenu des arguments que nous avons entendus lors du débat sur l’interpellation urgente déposée par Mme Bettchart-Narbel il y a 3 semaines. Plusieurs membres du conseil ont alors vanté leur job d’étudiant, à titre d’exemple pour illustrer comment il est facile de travailler le dimanche. Mais dans quel monde vivez-vous ? Dois-je vous rappeler que les salariés engagés sur des horaires étendus ne sont pas tous des étudiant-e-s sans charge familiale ? Que cette vision romantique de l’économie où on est libres de choisir ne reflète pas la réalité de la population ? Que les étudiants universitaires pouvant travailler à fond pendant 3 semaines pour leur argent de poche ne constituent pas la réalité du plus grand nombre ? Que tout le monde n’a pas papa maman derrière qui leur assure les fins de mois ou qui leur lègue une entreprise, mais que la plupart des gens doit travailler pour manger ?
Il est également prouvé que l’extension des horaires d’ouverture des commerces n’est pas synonyme d’augmentation des profits. Un franc dépensé le dimanche ne peut pas l’être la semaine, le porte-monnaie n’est pas extensible et le pouvoir d’achat de la population n’augmente pas parce qu’il existe plus de plages horaires pour dépenser l’argent. Si votre but est que la population puisse consommer ou sur-consommer plus longtemps, figurez-vous que selon un article du jour, la majorité des gens a déjà acheté ses cadeaux de Noël.
Un problème de fond dans votre proposition est que petits et grands commerces sont traités sur un pied d’égalité. D’une manière plus générale, dans un contexte de crise, est-ce le rôle de l’Etat d’aider de grosses enseignes qui font plusieurs milliards de bénéfices annuels au même titre que des petits commerces familiaux qui risquent de mettre la clé sous la porte ? Est-ce bien raisonnable pour des partis de droite, qui prônent le laisser-faire d’invoquer l’aide de l’Etat et la solidarité du personnel de vente ? A ce sujet il y a un article intéressant dans le 24h du jour.
Le rôle des politiques, en temps de crise, ne devrait-il pas être de se demander ce qui est essentiel, ce qui est durable, ce qui favorise la santé de la population, le lien social et participe au patrimoine culturel de la ville ?
Le groupe ensemble à gauche est fermement opposé à toute extension des horaires d’ouverture des commerces, que ce soit la nuit ou le dimanche.

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