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Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Conseillers d’État, Chères et chers collègues,

Lors de la discussion sur le budget on se serait cru au festival des couleurs. Mais elle n’a accouché de rien, même pas d’une petite souris grise. Pourtant, cela avait bien commencé il y a une semaine : presque un arc-en-ciel ! De rouge vif pour le chef de groupe UDC à pas assez vert pour celui du parti de la même couleur, que l’on soit de gauche ou de droite, chacun y est allé de son pinceau et de sa palette pour qualifier ce budget hors COVID. Le PS et le PLR y ajoutant leur petite touche consensuelle et gouvernementale Rose-Bleu. C’était la minute mignonnette et petites fleurs des couleurs pastel d’Elsa et d’Anna de la « Reine des Neiges ».

Notre groupe s’impatientait d’y ajouter un peu de vivacité, de teinte et de saturation en termes de colorimétrie en laissant, pour la seconde année consécutive, le plénum la possibilité de discuter des 12 amendements déposés par la minorité de la COFIN – intégralement financés donc constitutionnellement valides – et soutenus à l’unanimité du groupe Ensemble à Gauche et POP.

Feu vert pour l’entrée en matière !

Dans le monde des couleurs et si l’on s’en tient à la valeur de la longueur d’onde, plus elle est étendue, plus on se rapproche du rouge. Mais pas comme la couleur du déficit ni celle du Grand Soir, mais celle de l’espoir d’un petit changement.

Hé bien on retiendra en 2020, que ce n’est pas que le groupe Ensemble à Gauche et POP qui été responsable de la prolongation des séances pour l’habituelle débat d’enregistrement du projet gouvernemental.

Loin de là.

Pour cette cuvée blanche un peu spéciale, pourtant nous discutions d’un budget hors COVID on le rappelle, le débat s’est principalement déroulé sur deux articles de la LOF, la Loi sur l’Organisation et le Financement de la Politique Sociale de ce Canton.

D’abord, l’association des communes aisées de ce canton s’était probablement dite en amont, que son initiative n’ayant quasiment aucune chance de passer et que les articles étaient ouverts, elle pourrait, par la voix de ses représentants dans ce plénum, passer l’idée par la bande et donc par la loi. He hop, la facture sociale au canton. La belle affaire ! Non a dit le plénum. Ce qu’on en retiendra, c’est que l’initiative SOS Communes Riches a du plomb dans l’aile et c’est une bonne nouvelle pour la solidarité – et pas que – dans ce canton.

Noir, comme l’état clinique des péréquations pratiquées dans ce canton.

Nous n’avons jamais fait mystère de notre point de vue : si l’on veut plus de solidarité et de cohésion dans ce canton, il faut effectivement réviser le mauvais contre-projet du Conseil d’État d’il y a 20 ans en commençant par redonner à chaque commune son autonomie financière avec un taux unique à l’échelle du canton. Sans frais pour l’État mais représentant une baisse d’impôt pour 2 tiers des contribuables. Ensuite nous aurons tout loisir de réfléchir à la façon de financer les coûts de l’État avec les communes, comme la participation à la cohésion sociale qui – et là je me permets de rappeler ce qu’à dit Monsieur le Grand Argentier parce qu’il a raison sur ce point-là – la facture sociale représente d’abord des FEMMES ET DES HOMMES et pas qu’une ligne de budget communal dans la colonne des charges et qui nous empêche de pouvoir baisser encore plus le point d’impôt communal.

Rouges nous le sommes donc, mais le rouge de la colère. Lors du deuxième débat nous avons retiré 70 % de nos amendements en n’en conservant que 5. Ils visaient à répondre à une demande évidente et urgente d’un manque de personnel dans le domaine sanitaire tout comme la récompense de celles et ceux qui sont au front et qui sont et seront mis sous pression en 2021 – Monsieur le Rapporteur de Minorité s’en a fait l’écho – ainsi qu’à renforcer le bureau de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Effacées par le plénum « circulez, applaudissez, il n’y a rien à voir ». Tipexée en blanc !

Je rassure les députées et les députés, nous n’attendions pas grand-chose de la Grande Chambre d’Enregistrement du Conseil d’État ou chacun se tient par la barbichette. Chacun des partis gouvernementaux j’entends ! Alors parce que nous ne sommes pas du tout satisfaits de ce budget hors COVID, parce que les petits ajustements que la minorité de la Commission n’ont trouvé que quelques soutiens (merci aux députées et députés qui les ont soutenus) mais pas suffisants pour passer, nous refuserons ce budget en vote final et nous vous invitons à en faire de même

Je vous remercie.

Vincent Keller, député chef du groupe EP au Grand Conseil (ensemble à gauche et POP)

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