C’est entre une mariée radieuse et un sans-abri moldave faisant la manche que Joaquim Manzoni (POP Lausanne) a remis sa pétition «Contre la malbouffe à Lausanne» à la présidente du Conseil communal Éliane Aubert, ce jeudi sur le parvis de l’Hôtel de Ville. Une pétition forte de 3200 signatures, lancée lors de l’annonce de l’ouverture d’un KFC au Flon, puis confortée par celle, imminente, d’un Five Guys à Saint-François.

Dans une ville «reconnue pour sa politique alimentaire qui promeut activement la qualité nutritionnelle et la proximité des mets servis», Joaquim Manzoni part donc au front contre la malbouffe. «Ce n’est pas une campagne anti-américaine. Il s’agit d’anticiper des conséquences sociales, écologiques et sanitaires dévastatrices.» Les pétitionnaires demandent au Conseil communal de «faire son possible» pour préserver le travail des restaurateurs locaux et empêcher le développement, sur le territoire communal, de chaînes de restauration rapide «aux qualités culinaires déplorables pour la santé publique». Un combat contre «une monoculture culinaire» qui pourrait passer par la modification du plan partiel d’affectation communal ou par l’instauration d’une clause du besoin, qui limiterait le nombre de ces établissements. Pour le clin d’œil, Joaquim Manzoni avait les bras chargés de hamburgers, mais réalisés par un boucher de la place, histoire de montrer qu’on peut bien manger quand les produits sont bons et locaux.

Directement visé, le directeur général de KFC pour la Suisse, Marco Schepers, répondait à ses détracteurs lors de l’inauguration du fast-food au Flon. «Chacun est libre de venir chez nous ou non. Beaucoup de gens adorent notre marque, d’autres ne nous aiment pas, notamment certains militants de la cause animale. C’est à nous de leur montrer que nous évoluons aussi avec l’époque.»

source: 24 heures, Laurent Antonoff
3 octobre 2019