La grogne monte parmi les éducatrices de l’enfance dans le canton de Vaud. Mardi prochain aura lieu leur journée de mobilisation contre les nouvelles normes publiées par l’Établissement intercommunal pour l’accueil parascolaire primaire (EIAP). Alors que des débrayages de quelques heures étaient annoncés jusqu’ici, certaines structures annoncent désormais une grève toute la journée, tant à Lausanne qu’ailleurs dans le canton. Un service minimum devrait être assuré pour les parents sans une autre solution de garde.

Il est impossible de dire, à l’heure actuelle, combien de structures seront concernées. Le site internet de la section vaudoise du Syndicat des services publics (vaud.ssp-vpod.ch) en dresse une liste partielle. Pour rappel, les nouvelles normes de l’EIAP prévoient d’augmenter le nombre d’enfants par groupe et de diminuer la proportion d’employés professionnels, au profit des auxiliaires.

La Municipalité de Lausanne a décidé mardi d’accorder l’autorisation à ses structures municipales pour écoliers d’être en grève mardi, toute la journée. «Après examen des conditions en la matière, avec la garantie d’un accueil minimal en cas de besoin des parents, la Municipalité a décidé d’admettre la grève dans la mesure de ses compétences», explique David Payot, le municipal POP de l’Enfance et de la Jeunesse. L’Exécutif estime qu’interdire la grève aurait entraîné des procédures juridiques et administratives «lourdes et peu adaptées». En outre, David Payot rappelle que, «comme employeur, nous nous distancions du cadre de référence de l’EIAP».

Si Lausanne et d’autres Communes autorisent la grève, les syndicats dénoncent de leur côté des «pressions énormes» sur le personnel de certains réseaux d’accueil ailleurs dans le canton. «Les menaces vont de l’avertissement au licenciement, en passant par le gel des annuités», dénonce Christine Guinard Dumas, secrétaire générale de la section vaudoise d’AvenirSocial. «Certains réseaux et certaines Municipalités interdisent même à leur personnel d’informer les parents sur cette mobilisation. C’est inadmissible, alors que nos soutiens sont larges: parents, enseignants, partis politiques, certaines Communes et certains réseaux d’accueil.»

Journal 24 heures, le 08.11.2018