À quelques semaines de la votation sur le salaire minimum, nous assistons aux traditionnels chantages et menaces du patronat et des partis de droite. Délocalisations, licenciements, remplacement des ouvriers par des robots on aura eu droit à toute la panoplie. Dans la litanie sur les bienfaits du capitalisme il en est un qui revient de manière récurrente, le mythe de l’entreprise créatrice d’emploi. Ceci justifierait que l’on n’alourdisse pas les charges desdites entreprises, voire même que l’on diminue les charges sociales. Tout cela pour que l’entreprise répondant à « sa mission sociale » crée de l’emploi. La signature de tous les traités de libre-échange, la création de la communauté européenne, toutes ces constructions qui se sont faites pour déréguler l’économie et favoriser le capitalisme, se sont faites au nom de la création d’emploi. Nous en voyons le résultat, il n’y a jamais eu autant de chômage depuis la crise des années 30. Les entreprises ne créent pas d’emploi, parce qu’elles n’ont aucune capacité de le faire par elles-mêmes. Les emplois que les entreprises offrent ne représentent que la fluctuation de leurs carnets de commandes. Lorsque ceux-ci sont pleins, il faut de la main d’œuvre pour les satisfaire, lorsqu’ils sont vides, il faut licencier sans état d’âme. La seule chose que font les entreprises, c’est se faire concurrence entre elles pour tenter de capter le flux de demande de biens et de services. Qu’est-ce qui peut donc être responsable du remplissage, ou non, des carnets de commandes? La réponse est simple, c’est la conjoncture économique. Qu’est-ce qui va influencer la conjoncture économique? Par exemple une politique d’investissement de l’état peut avoir une influence sur la conjoncture. La construction d’écoles, d’hôpitaux, de logements à loyers contrôlés, tout cela va avoir une influence sur la conjoncture. Ce qui influence également la conjoncture, se sont la formation simultanée des revenus et des dépenses. Par exemple celles des ménages. Epargner, si on le peut, ou dépenser? Avec un revenu amélioré, ainsi que des loyers contrôlés, les ménages ont plus de moyens à disposition pour acquérir des biens et des services, ce qui contribue à améliorer la conjoncture générale. D’où la nécessité pour le patronat de voter oui au salaire minimum afin de remplir leurs carnets de commandes.
Petite leçon de capitalisme par un communiste.
Gavriel Pinson
Président du PST/POP