Tout comme l’imaginait et le craignait le Parti suisse du Travail (PST), le projet de réforme

« prévoyance vieillesse 2020 » présenté par le Conseil fédéral le 20 novembre est composé de mesures d’économie massives, qui pourraient se résumer de la manière suivante : la

population travailleuse paie plus et les retraités reçoivent moins !

Le PST est étonné – mais malheureusement pas vraiment surpris – que le Conseil fédéral,

conduit par le Ministre de l’Intérieur social-démocrate Alain Berset, définissent les mesures

suivantes comme étant équilibrées :

– L’âge de la retraite des femmes passera en six ans de 64 ans à 65 ans. Ce qui est définit par le Conseil fédéral comme un « ajustement à l’âge de la retraite des hommes » est en vérité un démantèlement des prestations au frais des femmes.

– Le taux de conversion minimal de la prévoyance professionnelle va baisser de 6,8 pourcent à 6 pourcent. Avec cette décision, le Conseil fédéral se moque de la décision populaire du 7 mars 2010, quand la baisse prévue du taux de conversion avait été rejetée par 72,7(!) pourcent des votants.

– Comme l’AVS, malgré les différentes mesures, a soi-disant besoin à long terme de moyens

financiers additionnels, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) devra être augmentée au maximum de 2 point de pourcentage. La taxe sur la valeur ajoutée est un impôt hautement antisocial et touche très fortement les couches de la population à bas revenus.

– A tout cela vient s’ajouter le frein à l’endettement. Ce soi-disant « mécanisme d’intervention

» devrait selon le Conseil fédéral causer un « assainissement ponctuel »

: quand les réserves tombent au-dessous d’un certain seuil, les cotisations pourraient être

automatiquement augmentées et les retraites en partie adaptées.

Le PST rappelle que la prévoyance vieillesse n’est pas une aumône. Elle est la condition pour pouvoir vivre dignement pendant la troisième période de la vie, ce qui est garanti par la

constitution suisse. Le financement de l’AVS est uniquement une question de volonté politique, car l’argent est bien assez disponible en Suisse. Notre pays a la deuxième concentration de millionnaires la plus élevée du monde, avec un pourcentage de 9,9. C’est ce que montre une étude publiée en juin 2011 par l’Université de l’ONU. En chiffre absolus, cela signifie : il y a 330 000 ménages millionnaires en Suisse et 352 ménages super riches dont la fortune est supérieure à 100 millions de dollar. A cela, vient s’ajouter la fortune des grandes multinationales suisses comme Nestlé ou Xstrata, pour donner seulement deux exemples. Une imposition de quelques pour mille sur ces fortunes suffirait à assurer le financement de la prévoyance vieillesse pendant des décennies !

Le PST va combattre résolument ces mesures de démantèlement de la prévoyance vieillesse et va continuer à lutter pour un financement solidaire. Les retraites ne doivent pas devenir un bien de luxe pour quelques supers riches.

 

Parti suisse du Travail