Par  Christiane Jaquet, députée au Grand Conseil vaudois

En juin 2011, le Conseil d’Etat à majorité de droite communiquait qu’il voulait « des mesures fortes » d’économies d’énergie et donnait en exemple la suppression, en 15 ans, des chauffages électriques et l’introduction d’un certificat énergétique obligatoire  pour les bâtiments. On sait en effet que les bâtiments sont responsables de 46% de toute l’utilisation d’énergie dans notre pays.  Le temps de la consultation passé et un changement de majorité gouvernementale plus tard,  le certificat énergétique a perdu de sa substance. Et maintenant, en pleine période où le GIEK publie une expertise climatique inquiétante, non seulement les députés vaudois édulcorent le certificat énergétique mais ils refusent de fixer une date limite à la suppression des chauffages électriques qui dévorent plus de 8% de la consommation totale. A cause de la trouille d’un referendum promis par quelque 3’600 propriétaires décalés organisés en « Choc électrique ».

 

Le certificat énergétique des logements est essoré

En 2008, la motion du popiste Bernard Borel pour la notation  énergétique des logements mis en location ou en vente avait suscité  un vif intérêt et avait été renvoyée au Conseil d’Etat par 71 voix contre 40 et 10 abstentions, avec la bénédiction de la Conseillère d’Etat Jacqueline De Quatro. Elle déclarait : « L’introduction d’une étiquette énergie est une nécessité.  Un tel système permet de rendre plus transparente la consommation énergétique, en particulier  celle des bâtiments existants dont on connaît le potentiel considérable d’améliorations ». Le motionnaire relevait  qu’en 2007 déjà la Conférence des directeurs cantonaux de l’énergie (CDEn) avait décidé d’inciter les cantons  à créer un certificat de performance énergétique, une compétence que la Constitution fédérale attribue aux cantons.

 

Or, la loi vaudoise gouvernementale ne se rallie pas à la motion Borel telle quelle mais lui oppose un contre projet dans lequel on n’entend plus parler de la vente et de la mise en location de logements.  Pire, la commission supprime encore ce qui touche aux constructions et aux  rénovations  d’une certaine importance. En ce qui concerne la vente, il ne s’agit plus que des bâtiments destinés à la location. C’en était encore trop pour le parlement. Malgré la pugnacité de Didier Divorne (POP solidaritéS) et l’appui actifs des Verts, l’information aux locataires prêts à signer un bail a passé à la trappe ! Impossible de savoir si les frais de chauffage seront démesurés ou si des isolations devront intervenir à leurs frais. L ‘UDC a encore enfoncé le clou : le certificat énergétique ne devra pas conduire à imposer des rénovations.  Le timide soutien de la Conseillère d’Etat au texte du Conseil d’Etat s’est accompagné d’un sec : « J’ai fait mon travail, faites le vôtre ».

Pas moins de 20 interventions parlementaires depuis 2007 et plusieurs semaines d’âpres discussions pour en arriver là…  Qu’est-ce qui réveilllera les Vaudois ?