Confédération et Canton de Vaud constatent l’importance des bourses d’études, et ont mis en consultation des réformes sur ce sujet cet automne. Mais ils ont un souci plus important encore que les bourses d’études : surtout, ne pas dépenser plus.
Etudiants en hausse, bourses en baisse
Prévues par la Constitution Fédérale depuis 1964, les bourses d’études n’ont jamais été unifiées entre cantons. Et les pratiques sont très inégales. La Confédération l’admet dans le message qui accompagne sa réforme : « Les dépenses cantonales par habitant varient entre 18 francs dans le canton de Schaffhouse et 91 francs dans le canton du Jura. Dans les Grisons, on compte un boursier pour 139 habitants, tandis qu’à Zurich, le ratio est de 1 pour 312 ». La Confédération, quant à elle, verse des subventions aux cantons, qui représentent à peu près 14% des dépenses totales.
Et le pronostic n’est pas forcément optimiste : l’UNES (Union des Etudiants de Suisse) constatait qu’entre 1990 et 2008, le montant consacré aux aides à la formation en Suisse avait baissé de 27% en tenant compte de l’inflation. Dans le même temps, le nombre d’étudiants a augmenté. En 2009, les aides à la formation représentaient 6% des revenus des étudiants, contre 55% pour les aides des parents et 36% pour le revenu du travail des étudiants.
L’initiative sur les bourses d’études
Face à cette situation, l’UNES a lancé une initiative, qui a abouti en 2012. Les principales revendications sont des aides qui garantissent un niveau de vie minimal pendant les études, et un système financé par la Confédération, pour mettre fin aux disparités cantonales. Exclu, de l’avis du Conseil Fédéral : il n’est pas prêt à assumer une dépense supplémentaire. Il propose donc uniquement une unification des personnes ayant droit à ces bourses, et de modifier la répartition de sa subvention aux cantons.
Le projet vaudois : aider plus d’étudiants sans dépenser plus au total
De son côté, le Canton de Vaud propose lui aussi un projet de réforme. Il compte augmenter le nombre de bénéficiaires des bourses, et améliorer le barème pour le mettre au même niveau que l’aide sociale. En même temps, il ne prévoit pas de dépense supplémentaire. Comment donner à plus de gens, avec un barème plus haut, sans faire monter les coûts ? Le Canton y arrive en augmentant la participation des parents. Avec le nouveau projet, les parents sont dispensés d’intervenir si leur enfant a dépassé 25 ans, travaillé quatre ans et acquis une première formation. Des conditions que le Canton avait justement abandonnées il y a 15 ans, comme trop rigoureuses et contre-productives.
De l’avis du POP, les bourses d’études doivent être améliorées, pour que la situation financière n’empêche plus l’accès à la formation. Et visiblement, pour atteindre cet objectif, la meilleure occasion sera de soutenir l’initiative de l’UNES, lorsqu’elle arrivera en votation.